Dans les longues files d’attente de la Paris Games Week


Des bornes en enfilade sur l’espace dédié au jeu de combat « Tekken 8 », présenté en avant-première par Bandai-Namco, le 1er novembre 2023 lors de la Paris Games Week.

De longues files d’attente pour quelques minutes de joie. Ceux qui souhaitaient entrer dans le décor inspiré de Spiderman du stand PlayStation devaient faire preuve de patience, samedi 4 novembre, durant la Paris Games Week, le plus grand salon français du jeu vidéo qui se tient dans la capitale jusqu’à dimanche. « Pour chaque session de douze minutes de jeu, c’est environ deux heures d’attente », prévient un jeune homme au T-shirt orné d’un logo de la console japonaise. Spiderman 2, disponible depuis le 20 octobre, peut se targuer d’attirer la foule.

« Deux heures ? Mais on est au parc Astérix ou quoi ? », s’amuse Arthur, 21 ans, qui avec ses amis Ines et Sofiane sortent tout de suite de la queue en riant. Les trois étudiants originaires de Chambly (Oise), viennent pour la seconde fois à ce salon et constatent une affluence en hausse par rapport à l’édition passée. En 2022, l’événement avait accueilli 150 000 visiteurs ; pour cette édition, baptisée « Next Level » (Niveau supérieur), les organisateurs en escomptent 200 000. Les allées sont d’autant plus bondées que le samedi est traditionnellement la plus grosse journée du salon.

Pouvoir tester sans acheter

L’autre mascotte sur place après l’homme-araignée, c’est le plombier moustachu de Nintendo. Dans la file d’attente pour tester Super Mario Bros. Wonder, sorti le 20 octobre, les Normands Luka et Jessica arborent les costumes des frères Mario et Luigi. La jeune femme de 28 ans accompagne son neveu, qui s’est vu offrir cette journée pour son anniversaire. La cinquantaine de minutes d’attente n’effraie pas le garçon de onze ans, qui se tient à carreau : il est fan de Mario et rêvait depuis longtemps de mettre les mains sur ses nouvelles aventures. Sa tante a beau ne pas être joueuse, elle savoure le moment avec lui : « On s’occupe en regardant les gens, c’est déjà un spectacle », commente-t-elle en se référant aux nombreux visiteurs costumés, les cosplayeurs, qui défilent dans les allées.

A quelques dizaines de mètres, un trio de Bordelais vient de franchir le panneau « Temps d’attente trente minutes », placé devant le stand présentant Prince of Persia : The Lost Crown d’Ubisoft, qui sortira le 18 janvier. Sébastien, 44 ans, est joueur depuis plus d’une vingtaine d’années. Il accompagne ses fils Nathan et Louis, respectivement 14 et 18 ans, avec qui il partage cette passion. La famille est organisée. Pour leur seconde venue sur le salon, ils étaient devant les portes dès l’ouverture, à 8 h 30. « Ca a payé. On a attendu à peine cinq minutes pour jouer à Forza Motosport [un jeu de simulation automobile sorti le 10 octobre] », se réjouit le père. « Venir ici est un bon moyen de tester les jeux, car on ne peut pas tout acheter », ajoute-t-il.

Pour s’occuper durant l’attente, tous trois grignotent des biscuits, consultent leur smartphone ou un catalogue de jeux. Ils ont fait preuve d’une bonne intuition pour choisir le stand en cette fin de matinée : en une vingtaine de minutes, la file a doublé. Un panneau affichant « Temps d’attente 1h » est alors ajouté plus loin dans la file.

Dans la file d’attente pour jouer à « Prince of Persia : The Lost Crown », samedi 4 novembre à la Paris Games Week.

Matchs d’e-sport

Elodie, 32 ans, rêvasse quant à elle face aux écrans qui clignotent au rythme des combats de Final Fantasy VII Rebirth, dont la sortie est prévue le 29 février. Cela fait quarante minutes que cette jeune femme venue d’Armentières (Nord) patiente, en compagnie de son mari et de deux amis pour cette avant-première du nouveau jeu de Square Enix. Contrairement à la majorité des visiteurs, Elodie ne fait pas la queue pour jouer : « J’adore regarder les parties des autres. Là, comme je ne connais pas les boutons, ça ne me tente pas de prendre la manette. », confie-t-elle. Elle préfère se longer chez elle dans Hogwarts Legacy, le dernier jeu vidéo inspiré d’Harry Potter. Malgré le vacarme et la foule, elle profite de chaque instant de cette première visite : « C’est phénoménal, je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi grand », nous confie celle qui a laissé ses enfants à leurs grands-parents pour l’occasion.

Un peu plus loin dans la file, Théo apprécie moins de piétiner. « Une fois qu’on y est entré, on n’ose plus en ressortir », avance ce développeur de jeu vidéo de 24 ans. Grand fan de Final Fantasy, il lui paraissait inconcevable de ne pas venir tester celui-là. Mais plus les minutes passent et plus il se dit qu’il n’arrivera pas à voir tout ce qu’il souhaitait dans la journée. « Je me rattraperai en allant vers des jeux plus petits sur le stand Made In France [dédié à la création française], où il ne faut pas trop attendre », avise-t-il.

Les tests de jeux vidéo sont par ailleurs loin d’être la seule occupation sur place, rappelle Meriem, 23 ans, venue de Marne-la-Vallée : « On vient pour l’ambiance et les cosplayeurs. J’espérais même manger un curry japonais, mais je n’en ai pas trouvé ». La jeune femme et ses deux amis lyonnais apprécient la scène e-sport à côté de laquelle on les rencontre. Ils espèrent y assister à un match de League of Legends de l’équipe francilienne K-Corp. Car si les jeux et les déguisements des cosplayeurs sont bien les stars de l’événement, les joueurs professionnels et streamers commencent à leur voler vedette. Pour les apercevoir, inutile de faire la queue devant un stand : il suffit de se fier aux petits mouvements de foule qu’ils provoquent ou aux objectifs des téléphones qui se tournent vers eux.



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